Femme voyageuse

Appartenant à la grande bourgeoisie de Montréal, Elsie Reford a les moyens et le temps de voyager. Son mari possède la Robert Reford Company, une entreprise partenaire de la compagnie britannique Cunard White Star œuvrant dans l’import-export. Cet accès privilégié aux grands navires de son temps lui permet de voyager régulièrement et, souvent, en compagnie de son époux. Outre des séjours aux États-Unis, à New York entre autres, c’est surtout en Europe qu’Elsie se rend. Sa destination privilégiée est, bien entendu, l’Angleterre, mais elle a aussi visité la France et l’Italie. Très tôt, Elsie Reford organise sa vie entre Montréal, ses voyages en Europe et sa maison d’été à Grand-Métis.

Voyage en Italie

Lors de ses voyages, Elsie privilégie des activités conformes à ses origines sociales. En plus de fréquenter l’opéra et de visiter les grandes églises, elle loge dans les meilleurs hôtels. Avant la Deuxième Guerre mondiale, elle séjourne même dans un hôtel situé en face de celui de Mussolini dans un quartier prisé. Comme elle voyage beaucoup, elle est consciente du monde qui l’entoure et, parfois, un peu critique. En effet, puisqu’elle est grande connaisseuse d’art, ce ne sont pas toutes les pièces de théâtre ni tous les opéras auxquels elle assiste qui trouvent grâce à ses yeux.

 

Voyage de pêche

Elsie profite de ses étés à Métis pour pratiquer différentes activités extérieures. Si la pêche fait partie des passe-temps acceptables pour une bourgeoise, ses grandes expéditions sont moins bien perçues. Elle peut cependant compter sur l’appui de son mari et de lord Grey, ce dernier l’enjoignant même de ne pas écouter ceux qui pourraient qualifier ses excursions d’entreprises complètement folles. Lors d’une expédition de pêche en Gaspésie, Elsie part seule avec toute une équipe qu’elle dirige elle-même, ce qui n’est pas commun pour une femme. Elle n’a pas peur d’aller à l’aventure sur une rivière qui peut être dangereuse. Jusqu’au milieu des années 1920, la principale activité d’Elsie à Grand-Métis semble avoir été la pêche au saumon. Elle la pratiquait dans les fosses de la rivière Mitis, dont elle était propriétaire.

La chasse

Avec son mari, Elsie fait l’acquisition d’un camp de chasse sur une terre située au sud de Rimouski. Le camp Cariboo, comme ils l’avaient nommé, est un lieu où ils s’échappent tous les deux, parfois aussi avec leurs fils. Ils y chassent la perdrix et l’orignal ou en profitent pour simplement se promener dans les bois et oublier, pendant quelques jours, le rythme effréné de Montréal. Elsie adore la chasse, c’est une façon pour elle d’être près de l’action et de cette nature sauvage qu’elle apprécie tant.