Femme d’action

Comme toutes les femmes de sa condition, Elsie Reford doit s’engager socialement dans différentes œuvres de charité. Toutefois, elle aime être dans l’action et son esprit d’initiative la mène à prendre une part active à de grands événements, au-delà de la simple philanthropie. Les festivités du tricentenaire de la ville de Québec en 1908 et la Première Guerre mondiale lui offrent l’occasion de faire ses preuves. L’une des principales motivations de son engagement est son attachement indéfectible envers l’Empire britannique.

Le tricentenaire de la ville de Québec

En 1908, la ville de Québec s’apprête à célébrer le tricentenaire de sa fondation par Champlain. Les préparatifs traduisent les relations ambigües entre les Canadiens anglais et les Canadiens français depuis un siècle et demi. Récemment arrivé au pays à titre de gouverneur général, lord Grey veut profiter de l’occasion pour lancer un ambitieux projet de parc national sur les Plaines d’Abraham et, du coup, contribuer à la célébration de la grandeur de l’Empire britannique. Il met rapidement Elsie dans la confidence et l’invite à collaborer à titre de responsable du financement du comité montréalais. En plus de s’investir avec enthousiasme dans la campagne de financement de l’événement, Elsie va œuvrer à resserrer les liens entre les femmes canadiennes-françaises et canadiennes-anglaises. Sans jamais remettre en question les attentes sociales traditionnelles envers les femmes, Elsie n’en déplore pas moins les limites qu’elles imposent. Elle n’hésitera pas à occuper chaque parcelle de la liberté d’action qui lui est accordée.

 

Le Patriotic Relief Fund

Durant la Première Guerre mondiale, Elsie se rend en Europe afin de visiter ses fils. Son aîné, Bruce, a rejoint les forces armées, et son benjamin, Eric, est pensionnaire en Angleterre. Son séjour annuel en Europe est prolongé de plusieurs mois. En l’absence d’escortes pour assurer la sécurité des voyageurs face aux sous-marins allemands, les paquebots de passagers à destination de l’Amérique sont à quai. Elle en profite pour mettre ses connaissances linguistiques au service de l’armée britannique en traduisant des documents allemands. Durant la guerre, elle fait aussi du bénévolat auprès du Patriotic Relief Fund, un organisme qui vient en aide à des familles de militaires canadiens éprouvées par la guerre et dont son mari est le vice-président. Elsie recevra le titre de Lady of Grace et la médaille de l’Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem en reconnaissance des services rendus.